Buenos Aires, la belle surprise
On n’avait pas d’attentes particulières sur Buenos Aires. On s’y est arrêtés surtout pour des raisons pratiques : faire une pause sur le long trajet depuis Balneário Gaivota vers la Patagonie. De toute façon, on devait passer par là, alors autant en profiter pour découvrir cette ville qu’on surnomme le “Paris du Sud”.
En arrivant, on a tout de suite été surpris par l’immensité de Buenos Aires. La ville est gigantesque, elle semble ne jamais finir. Ses bâtiments, hérités des influences européennes, offrent à chaque coin de rue des airs de déjà-vu — un parfum de Paris, de Madrid ou de Rome. Et pourtant, son âme est bien à elle. L’organisation de la ville, quant à elle, avec ses immenses avenues et son trafic constant, fait plutôt penser aux métropoles américaines. À Rio, je trouvais déjà que la circulation était bien chargée… mais ici, c’est un autre niveau.
Après quatre nuits à Buenos Aires, je comprends mieux pourquoi on l’appelle le “Paris du Sud”. Elle mérite bien ce surnom. Il y a ici une élégance, une vraie richesse culturelle, et une énergie qui donne envie de tout explorer. On a appris que c’est l’une des villes avec le plus de théâtres au monde — de quoi trouver un spectacle tous les soirs si on veut. On a essayé de prendre des places pour écouter le Philharmonique au mythique théâtre Colón, mais en s’y prenant deux jours avant, c’était déjà complet… Une petite déception, mais aussi la preuve que la culture ici est vivante, et très suivie.
Une cuisine aux influences italiennes… et bien plus
Côté cuisine, on s’est vite rendu compte que l’Argentine a une vraie richesse gastronomique, avec une forte influence italienne. Ici, c’est explorer les saveurs locales que de se régaler avec un bon plat de pâtes ou une pizza, en plus des incontournables empanadas et de leur fameuse viande, tendre et savoureuse.
Cette touche italienne ne vient pas de nulle part : entre 1870 et 1920, l’Argentine a accueilli une grande vague d’immigration venue d’Italie. Mais ce n’est pas la seule influence. L’Espagne et la France ont elles aussi laissé leur empreinte, à travers différentes vagues migratoires au XIXe et XXe siècle.
Cette diversité a façonné l’identité du pays, aussi bien sur le plan culturel que social et économique. Jorge Luis Borges citait souvent une phrase attribuée à Sartre, qui résume bien l’Argentine : « L’Argentin est un Italien qui parle espagnol et pense en français. »
Flâner à Buenos Aires
Pendant notre séjour, on a beaucoup marché — et ça a été une belle surprise. Je ne m’attendais pas à pouvoir me promener aussi librement et tranquillement dans la ville. Je pense que c’est une idée reçue qu’on a souvent en Europe : que les villes sud-américaines sont forcément dangereuses. Mais à Buenos Aires, j’ai trouvé qu’on s’y sentait bien, qu’il y faisait bon vivre.
L’un de mes coups de cœur, c’est sans hésiter Palermo Soho. J’ai adoré l’ambiance un peu bohème du quartier. De jour comme de nuit, il y a toujours quelque chose à faire : flâner dans les rues, admirer le street art, s’installer dans un café ou chercher une bonne adresse pour dîner. Après tout ce temps passé au Brésil, je dois avouer que ça m’a fait du bien de retrouver un cadre un peu plus familier. Buenos Aires n’est finalement pas si dépaysante. En tout cas, elle l’est beaucoup moins que les villes brésiliennes, qui sont bien plus éloignées des standards européens.
Palermo Soho, c’est vraiment un bon coin pour poser ses valises. Ce n’est pas très loin du centre en taxi (en kilomètres du moins… car vu le trafic, on va parfois plus vite à pied !). On aurait pu prendre le métro ou le bus, mais au final on a préféré marcher. C’est souvent le meilleur moyen de découvrir une ville. Même sur les grands axes, on s’y sent bien, comme le long de l’Avenida del Libertador ou de Presidente Figueroa Alcorta, à Recoleta. Je l’ai déjà dit, Buenos Aires est immense. Et ses avenues à neuf voies en plein centre, c’est vraiment impressionnant.
Recoleta, marchés et vie de quartier
À Recoleta, un autre quartier très sympa (et sûrement le plus parisien à mes yeux de Marseillaise), on trouve des marchés d’artisans tous les week-ends. Comme tout à Buenos Aires, c’est grand… très grand. Mieux vaut prendre son temps pour en faire le tour. Mais ça vaut vraiment le détour : locaux et touristes s’y retrouvent dans une ambiance détendue, et c’est l’occasion parfaite pour ramener des souvenirs originaux et utiles (comme une belle ceinture en cuir, par exemple…).
Buenos Aires, ce n’est pas que des avenues impressionnantes et de beaux immeubles, c’est aussi une ville pleine de parcs. Et là encore, tout est à grande échelle. Au sud du quartier de Palermo, vers la mer, on tombe sur les Parcs de Palermo. Ils m’ont fait penser au parc de la Tête d’Or à Lyon : on y trouve l’Ecoparque et le Parque El Rosedal, un vrai bol d’air au cœur de la ville. J’ai adoré y flâner en fin de journée, quand la lumière devient douce et que l’agitation redescend un peu.
Un tango, un steak et un verre de vin
Côté activités, impossible de passer à côté d’un spectacle de tango. On a pas mal hésité avant de choisir, histoire d’éviter les attrape-touristes, et finalement, on a trouvé une pépite : un petit spectacle intimiste, dans une salle souterraine accessible par une porte au fond… d’une boulangerie. L’ambiance était magique. Autour d’un verre de vin et d’une planche de charcuterie, on a assisté à une chorégraphie retraçant l’histoire du tango. Franchement, j’ai été touchée : cette danse est vraiment belle, sensuelle, pleine d’émotions. Le spectacle était un peu court à mon goût — c’est bon signe — et à la fin, on a même été invités à monter sur scène pour danser avec les artistes. Spoiler alert : je n’ai absolument pas compris les pas, mais c’était un chouette moment !
Et puis, il y a une autre expérience incontournable ici : manger une parilla. Oui, je lui dédie un paragraphe entier (désolée les végétariens), parce que c’est vraiment quelque chose. Les Argentins mangent énormément de viande, vraiment beaucoup. Les portions en restaurant peuvent faire 400 g sans que ce soit précisé. Résultat : lors de mon premier repas, je n’ai pas pu finir mon assiette. Depuis, on a appris à commander un plat pour deux, ce qui suffit largement.
Mais au-delà de la quantité, c’est surtout la qualité de la viande qui impressionne. Elle est fondante, savoureuse, et se coupe presque avec un couteau à beurre. Honnêtement, je pense avoir mangé la meilleure viande de ma vie pendant ce séjour. Tous les restos ne se valent pas, bien sûr, mais si je devais recommander une adresse : La Cabrera, à Palermo. Un vrai délice !
En résumé ? Une belle découverte
J’ai vraiment adoré Buenos Aires. C’est probablement la plus grosse surprise de toutes nos excursions, justement parce que je n’en attendais rien. J’ai découvert une ville raffinée, pleine de charme et incroyablement riche culturellement. Bien sûr, quatre nuits ne suffisent pas pour tout voir, mais ça donne un bel aperçu de ce qu’elle a à offrir.
Mon seul petit regret, c’est d’être partie un dimanche. Si c’était à refaire, je resterais un week-end complet, car ici, la vie nocturne commence tard (à 23h, ça commence tout juste à bouger !) et les marchés de San Telmo et Recoleta n’ont lieu que le week-end.