Le glacier Perito Moreno, l’improvisation qui valait le détour

Un rêve lointain devenu opportunité

Poser les pieds en Patagonie, depuis la Finlande, ce n’était pas vraiment une option : trop loin, trop compliqué, ca relevait davantage du rêve que du projet concret. Mais depuis le Brésil, l’idée a commencé à germer. Et très vite, c’est devenu une évidence. Cette terre mythique s’est rapprochée d’un coup, et on n’avait aucune intention de laisser passer notre chance. Pour nous, la Patagonie, c’était synonyme de grands espaces, de randonnées à perte de vue, d’un air pur qui fait du bien. Et autant dire qu’on a été servis : on en a pris plein les yeux, du début à la fin. Cette série d’articles retrace notre immersion dans cette région mythique de l’Argentine : de la découverte imprévue du glacier Perito Moreno à nos longues journées de marche autour d’El Chaltén. Deux étapes, deux ambiances, une seule constante : des paysages à couper le souffle. 

El Calafate, première escale dans le désert

Avant d’atteindre notre destination finale, El Chaltén — surnommée la capitale du trek argentin — on est passés par El Calafate. À trois heures d’avion de Buenos Aires, cette petite ville surgit littéralement de nulle part, posée sur les rives du Lago Argentino. Vu du ciel, c’est impressionnant : des étendues désertiques à perte de vue, et au milieu de tout ça… une petite poche de vie. 

À vrai dire, je n’avais pas prévu grand-chose pour El Calafate. Juste une nuit, une escale rapide avant de sauter dans le bus pour El Chaltén. Mais c’était sans compter sur Raul, notre pote de Rio, qui, en apprenant notre passage là-bas, nous a lancé un regard horrifié : “Mais vous n’allez quand même pas rater le glacier Perito Moreno ?!” Euh… il semblerait qu’on allait justement faire exactement ça.  

Sortie improvisée au Glacier Perito Moreno

Petit souci : le glacier est à 1h30 de route de El Calafate, et les excursions partent tôt le matin… avant même notre atterrissage. Mais maintenant qu’on savait qu’il est là, à portée de bus… impossible de tourner le dos à l’un des glaciers les plus emblématiques du monde. Rallonger notre séjour n’était pas une option, alors on a cherché, fouillé, et trouvé un bus qui partait à midi — pile trois heures après notre arrivée. Banco. L’impro totale, mais on y va. 

On sort tout juste de quatre jours bien remplis à Buenos Aires, et le réveil à 2h du matin pour prendre l’avion n’aide pas. Autant dire qu’on est un peu éclatés dans le bus. Mais les paysages qui défilent sont si beaux que je tente de garder les yeux ouverts. Le décor est spectaculaire, brut, immense. 

Et puis le glacier apparaît. Et là… la claque. 

Une claque visuelle inoubliable

Le Perito Moreno est tout simplement monumental. On opte pour le sentier de la passerelle inférieure, qui remonte ensuite vers le niveau supérieur en offrant des vues incroyables. Le sentier est classé “intermédiaire”, donc il y a très peu de monde : parfait pour profiter du moment. On s’arrête toutes les trois minutes, pour une photo, pour souffler, juste pour regarder. C’est une vraie pause dans le temps. 

Le glacier est immense. Par endroits, il atteint 70 mètres de hauteur. Les bateaux qui naviguent tout près semblent minuscules. Et puis il y a ce bruit, sourd, puissant, quand un morceau de glace se détache et s’effondre dans l’eau : c’est à la fois fascinant et un peu angoissant. On le sait, le glacier recule, rongé par le réchauffement climatique. Et même si le spectacle est impressionnant, il est aussi un peu dérangeant. 

On passe quatre heures là, sans voir le temps filer. Une parenthèse suspendue entre ciel et glace, le cœur encore tout chamboulé de ce tête-à-tête avec la nature brute. 

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