Bienvenue dans les Caraïbes brésiliennes !
Quand on évoque Maragogi, on imagine tout de suite des plages de rêve, bordées de cocotiers et baignées par des eaux cristallines. Mais ce paradis naturel, niché entre Recife et Maceió dans l’État d’Alagoas, ne se dévoile pas sans un peu d’aventure.
La route pour y arriver depuis Porto de Galinhas est un périple en soi. Une heure pour parcourir à peine 50 km sur une route cabossée, truffée de nids-de-poule qui obligent à slalomer en permanence. C’est comme si le Brésil nous faisait un clin d’œil : ici, la beauté se mérite. Mais une fois sur place, la magie opère. Maragogi n’a rien d’une station balnéaire ultradéveloppée. C’est un petit village de pêcheurs, simple et authentique, dont le centre ville se résume à une unique rue longeant la côte. Quelques restaurants de fruits de mer, des bars animés par de la musique live, et des artisans qui exposent leurs créations… rien de tape-à-l’œil, juste une atmosphère vivante et chaleureuse.
Le charme d’une nature intacte
À Maragogi, tout tourne autour de la nature. On pense au célèbre Caminho de Moisés – cette langue de sable qui émerge à marée basse – et aux fameuses piscines naturelles, les galés. Mais attention, le premier se trouve en réalité à Barra Grande, un peu plus au Nord, et les piscines principales de Maragogi attirent chaque année de plus en plus de touristes. Alors, si vous cherchez un coin un peu plus tranquille, mieux vaut explorer les alentours. São Bento ou Ponta do Mangue, par exemple, offrent des paysages tout aussi sublimes mais avec une ambiance plus sauvage, presque confidentielle.
C’est d’ailleurs cette région dans son ensemble, plus que Maragogi elle-même, qui nous a conquis. Nous avons eu la chance de séjourner à la Pousada Riia, une petite perle à Barra Grande. Ce choix a été un pur hasard, mais quelle découverte ! Située à deux pas de la plage et du fameux Caminho de Moisés, cette pousada nous a offert un accueil si chaleureux qu’on s’y est presque senti chez nous. Certes, nous n’avons pas vu le Caminho de Moises à cause d’une marée trop haute (et franchement, il est un peu surcoté), mais nos hôtes nous ont donné des recommandations qui nous ont menés à des coins bien plus charmants et préservés.
Les plages, nos coup de cœur
En trois jours sur place, on a appris à vivre au rythme des marées. Les plages changent de visage selon les heures, et c’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Parmi nos favorites, il y a Praia de Antunes, Praia de Xaréu et Praia de Ponta do Mangue. Ces plages offrent tout ce qu’on peut attendre : du calme, de l’espace et une eau cristalline. Mais notre plus grand coup de cœur reste notre escapade à Croa de São Bento et aux piscines naturelles de Ponta do Mangue.
Croa de São Bento
Un vrai trésor encore méconnu. À marée basse, une plage apparaît au milieu de la mer, entourée de piscines naturelles où l’on peut faire du snorkeling et observer une vie marine riche et colorée. Ce lieu reste protégé du tourisme de masse grâce à des règles strictes : seules les jangadas (petits bateaux locaux) fabriquées et conduites par des habitants de São Bento peuvent s’y rendre.
Ponta do Mangue
Si Croa de São Bento nous a charmés, Ponta do Mangue nous a totalement émerveillés. Les piscines y sont plus profondes, la faune marine encore plus abondante, et tout est fait pour préserver cet écosystème fragile. Par exemple, il est interdit de mettre de la crème solaire avant de se baigner. Alors, prévoyez un t-shirt anti-UV si, comme moi, vous craignez le soleil. Après une longue session de plongée, on a rejoint un bar flottant au large de la plage, où l’on peut siroter une caïpirinha en se balançant dans un hamac suspendu au-dessus de l’eau. Une expérience magique, rendue possible par la marée basse… et parfaite pour l’heure de l’apéro.
Nos recommandations
Pour ces deux excursions, nous sommes passés par Dronegogi, une agence locale que nous recommandons sans hésiter. Mais attention aux attrape-touristes ! Beaucoup d’excursions bon marché sont organisées par des personnes sans autorisation. Il faut donc toujours s’assurez que le bateau porte une plaque jaune officielle pour éviter les mauvaises surprises.
Et pour les repas ? Nous avons découvert Odoia, un restaurant simple mais de qualité, au point d’y retourner trois soirs de suite.
Un paradis en sursis ?
Maragogi est un petit coin de paradis encore préservé, mais pour combien de temps ? Un nouvel aéroport international est prévu d’ici 2026, et s’il réjouit les habitants qui vivent du tourisme, il soulève aussi des inquiétudes quant à l’impact sur l’environnement. Préserver ce cadre idyllique tout en accueillant un tourisme croissant sera un défi de taille pour la région.
En attendant, Maragogi reste une destination où l’on peut se déconnecter du tumulte des grandes villes et se reconnecter à la nature. Entre ses plages sauvages, ses eaux cristallines et ses habitants chaleureux, ce petit coin des Caraïbes brésiliennes a tout pour séduire… tant qu’on prend le temps de l’explorer hors des sentiers battus.