On le sait, Rio de Janeiro, c’est immense. C’est une ville bouillonnante (mais sans stress apparent) où 6.7 millions d’habitants cohabitent entre plages mythiques et forêts luxuriantes. Et forcément, les incontournables ne manquent pas. Mais en arrivant là-bas, on s’était fait une promesse : ne pas nous limiter aux circuits touristiques classiques. On souhaitait vivre Rio, pas juste la survoler.
Vivre Rio
Dès le départ, on a fait un choix simple mais essentiel : oublier l’hôtel et prendre un Airbnb. Histoire de s’ancrer un peu plus dans la vraie vie carioca. Ensuite, plutôt que de nous perdre dans des guides de voyage impersonnels, on s’est dit que les meilleurs experts de la ville étaient ceux qui y vivaient. Alors on a trouvé un guide, un vrai, quelqu’un qui connaît Rio dans ses moindres recoins. Et on n’a pas été déçu, en plus d’en avoir appris sur l’histoire de cette ville, on a pu profiter de nos deux jours libres avec tous les conseils et recommandations que nous avons reçu.
En plus de ca, Tiago, lui, a un copain Carioca qui a su exactement où nous emmener pour nos premières soirées. Des bars animés où les locaux aiment se retrouver, loin des attrape-touristes et surtout nous a déniché une répétition en pleine rue d’une école de Samba (Salgueiro) pour se préparer au Carnaval. C’était vraiment incroyable, l’énergie était dingue. Il parait que le Carnaval à Rio, c’est de Janvier jusqu’au début des festivités car chaque école se prépare et il est possible d’assister aux répétitions.
Dès les premières heures, Rio s’est révélée sous un autre jour, bien au-delà des clichés du Christ Rédempteur et du Pain de Sucre.
Un guide, une clé pour découvrir la vraie Rio
Avoir un guide les deux premiers jours a été un des meilleurs choix de ce voyage. Kadu (c’est son nom) ne s’est pas contenté de nous faire visiter. Il nous a raconté, expliqué, montré Rio à travers ses yeux, à travers son expérience. On lui a posé toutes nos questions, et il nous a partagé son opinion et ses anecdotes. Grâce à lui, on a découvert des restaurants que l’on n’aurait jamais trouvés seuls. Des petits bijoux cachés où l’on a dégusté des plats incroyables, dans une ambiance authentique et chaleureuse.
Et puis, il faut être honnête : se déplacer avec lui, en voiture, a tout changé. Rio est gigantesque et parfois chaotique. Avec Kadu, tout semblait plus fluide, plus simple. Sans lui, on n’aurait probablement pas vu 40 % de ce que l’on a fait. Et au-delà de ça, ça nous a permis de nous sentir plus en sécurité, même si, au final, on n’a jamais eu de souci particulier.
Le Christ Rédempteur : entre émerveillement et désillusion
Bien sûr, impossible de passer à côté du Christ Rédempteur. C’est une icône ! Alors, comme tout le monde, on y est monté… et malheureusement pour nous, on a rien vu. Il faut savoir que le Mont Corcovado est le plus haut et qu’il a souvent la tête dans les nuages si le ciel n’est pas complètement dégagé, alors pour être sûr de voir quelque chose, mieux vaut miser sur des jours de grand soleil! On était tellement déçu de ne rien voir une fois sur place, surtout que personnellement j’étais surtout montée pour la vue sur Rio plus que pour voir le Christ depuis son socle.
Le monde là-haut était fou. Un conseil, y aller avant l’heure d’ouverture pour faire le moins de queue possible (il peut avoir jusqu’à deux heures de queue en journée quand il fait beau). Sur place, bien qu’il ne fût que 8h du matin, une marée de touristes, smartphones vissés en main, venus uniquement pour leur photo devant le Christ. Certains cherchaient même la « queue » pour poser en solo devant la statue. Ça m’a vraiment attristée de voir ce lieu, chargé d’histoire et de symbolique, réduit à un décor de selfie.
A ma grande surprise, Le Christ Rédempteur n’est pas si vieux. Inauguré en 1931, il a l’âge de ma grand-mère ! Son regard veille sur le centre de Rio et accueille les visiteurs.
Comme on n’a pas pu voir grand-chose depuis le Christ, on est descendu un poil plus bas, au Mirante de Santa Marta pour avoir un aperçu de l’étendue de la ville et situer les différents quartiers de Rio, puis on a complété cette vue depuis le monument de la Vista Chinesa, perdu au milieu de la forêt de Tijuca.
Tijuca, la nature en plein cœur de la ville
On l’oublie souvent, mais Rio n’est pas qu’une ville, c’est surtout une jungle. La forêt de Tijuca, c’est une bouffée d’oxygène en pleine ville. On traverse des sentiers ombragés, on aperçoit des cascades, on devine une faune riche et discrète. J’aurais adoré prendre le temps d’explorer cette forêt, il paraît qu’il y a pas mal de sentiers de randonnées et qu’elle est parsemée de cascades. Ce poumon vert, Rio le doit à Don Pedro Ier, qui eut la vision, bien avant l’heure, de replanter ces terres après les ravages des plantations de café. Déjà des préoccupations écologiques à l’époque !
Le Pain de Sucre, mon favori
Deuxième incontournable de Rio, le Pain de Sucre. Cette fois pas de déception mais un véritable moment d’émerveillement. La vue est vraiment incroyable ! Encore une fois nous y allons avant l’ouverture pour ne pas avoir trop de queue, et de bon matin l’avantage c’est que la lumière est vraiment chouette car nous avons le soleil dans le dos en regardant vers la ville. J’ai vraiment adoré monter là haut, il y avait beaucoup moins de monde qu’au Christ, on y voyait quelque chose, par contre on ne voyait toujours pas le Christ qui lui avait encore une fois la tête dans les nuages !
Notre intuition de départ était la bonne: Rio ne se visite pas, elle se vit. Derrière ses airs de carte postale se cache une ville vibrante, intense, chaotique, et fascinante. Grâce à Kadu et à Tiago je suis contente et reconnaissante de pouvoir dire que j’ai eu un aperçu de la vraie Rio.